Commentant les déclarations du ministre de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche concernant le suivi de la situation actuelle de l’eau, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux a déclaré dans un communiqué que les problèmes d’approvisionnement en eau en Tunisie sont essentiellement structurels, contrairement à à ce que le ministre a dit, c’est principalement lié au phénomène des changements climatiques.
Le forum a considéré que les problèmes d’approvisionnement en eau en Tunisie sont dus, notamment, à l’absence d’une politique de l’eau claire et efficace qui prenne en compte le droit de chacun à l’eau et fasse de l’eau potable une priorité nationale par rapport à ses usages dans d’autres domaines. De plus, les études antérieures des projets aujourd’hui en Tunisie, qu’ils soient publics ou privés, font de l’impact sur le stock d’eau et l’empreinte eau une question marginale par rapport à l’efficacité économique et financière qu’ils recherchent.
Le forum a ajouté que le discours du ministre sur le problème de l’interruption de l’eau potable et de son intensification pendant le pic estival uniquement, lorsque la consommation d’eau abonde, est faux et que les interruptions sont devenues le pain quotidien des Tunisiens tout au long de l’année, selon le texte de la déclaration, ajoutant que de nombreuses régions du nord du pays Au sud, il souffre de l’absence totale d’eau et d’interruptions pouvant aller jusqu’à des années consécutives, à l’instar de ce que le Département de la justice environnementale du Forum d’Al Saqdud région de la délégation Redeyef témoin, où l’eau est absente depuis plus de 6 ans, selon le communiqué.
Le pourcentage de gaspillage d’eau au niveau des réseaux de raccordement et d’alimentation est jusqu’à 40%
Le Forum a relevé que le pourcentage de gaspillage d’eau au niveau des réseaux de raccordement et d’adduction atteint jusqu’à 40% en raison de l’ancien réseau, de son usure et du manque de travaux d’entretien, soulignant dans ce contexte que les canaux d’eau dans les exploitations minières zone du bassin de l’état de Gafsa n’ont pas subi de rénovation depuis la date de leur implantation dans les années quatre-vingt, et que de nombreuses failles Le réseau fait couler l’eau des jours durant sans aucune intervention de la Société Nationale d’Exploitation et Distribution d’eau, ce qui contredit l’intervention à Al Aban mentionnée dans le communiqué de presse du ministère de l’Agriculture, selon le forum.
Le communiqué évoque également la crise de la pollution de l’eau, démentie par le ministre, et le forum estime que l’aspect sanitaire de l’approvisionnement en eau de la population n’est pas pris en compte dans la plupart des milieux, car les proportions d’échantillons non conformes aux les spécifications du volet bactériologique restent élevées et tendent à la hausse puisqu’elles sont passées de 9,9% en 2019 à 10,1% en 2020. L’absence de chlore résiduel libre est également élevée dans de nombreuses régions, de même que la cas à Tataouine (33%) et Ariana (21%) par rapport à la moyenne nationale (5,4%).
Le forum a souligné que les analyses qui ont été menées sur l’eau de la Société nationale d’exploitation et de distribution d’eau dans la zone de Hajeb El Ayoun de l’Etat de Kairouan ont prouvé qu’elle ne respectait pas toutes les normes sanitaires, car plusieurs Des impuretés et des polluants ont été découverts dans l’eau, selon l’expert commis d’office par le Tribunal administratif de Kairouan, suite au procès intenté par la branche Forum Tunisien à Kairouan contre ladite société. La détérioration de la qualité de l’eau potable en Tunisie fait craindre aux citoyens les effets de sa consommation sur leur santé, ce qui fait que la Tunisie occupe la quatrième place mondiale dans la consommation d’eau en bouteille avec 227 litres par an et par habitant, selon au même rapport susmentionné.
Environ un tiers des établissements d’enseignement du pays ne sont pas connectés au réseau SONEDE
Quant aux interruptions qui incluent les établissements d’enseignement, le forum a précisé qu’en octobre 2020, 1415 écoles publiques ne sont toujours pas raccordées à l’eau potable, ce qui équivaut à un tiers des établissements d’enseignement du pays. est encore élevé, notamment dans les États du centre-ouest et du nord-ouest, où le pourcentage d’écoles connectées ne dépasse pas 28 % à Kasserine par exemple, selon ce qui est indiqué dans le communiqué du Forum pour les droits économiques et sociaux.
Le Forum a renouvelé son appel à accélérer l’approbation du nouveau projet de loi sur le code de l’eau après avoir pris en considération les propositions de la société civile et des experts, en suspens depuis le 25 juillet 2021, et qui permettrait d’éviter une aggravation de la crise de l’eau.